Ce film a été produit lors de ma résidence d’écriture au Centre International d’art et du paysage de Vassivière, en 2013-2014, pour une exposition de présentation du travail des artistes au public.
Le matériau utilisé est un reportage photographique effectué sur l’île de Vassivière en une demi-journée, consistant à prendre régulièrement des vues des berges, en faisant un tour complet de l’île. C’est une sorte de cartographie de la « limite » entre la terre et le lac.
Les images ont été retravaillées en supprimant la couleur et en enlevant les tons clairs, de manière à baisser le seuil de perception des formes à un minimum. Il n’y a pas d’effet de montage, les images défilent simplement dans l’ordre du parcours, sans bande son.
Le film était diffusé en boucle sur une tablette.
De même que le texte produit pendant la résidence, Sans titre (seuils) s’attache à défamiliariser notre regard sur le paysage. Ainsi, au-delà de la volonté de rendre visible l’espace des berges, le dispositif de réduction des images visait notamment à le rendre « flottant », étranger et presque menaçant, tout en focalisant le regard sur la saisie des formes par les contrastes, c’est-à-dire en proposant une nouvelle grammaire de perception.
Comme d’autres pièces de la petite exposition, le film repose aussi sur la collecte, la présentation systématique et l’introduction de petits décalages logiques. Ces éléments questionnant la signification de la constitution d’une collection.
